Aurélie et Julien sont installés sur la commune de Valvignères. Lui est vigneron, engagé dans la démarche Ardèche Par Nature depuis 2016. Elle travaille au caveau des vignerons de Montfleury. Elle est aussi apicultrice « à ses heures perdues » : depuis 3 saisons, ils ont décidé ensemble d’installer quelques ruches près de leurs parcelles de vigne.

« Sans connaître Ardèche Par Nature au début, j’avais décidé en 2015 de faire la formation d’Apiculture au Domaine du Pradel à Mirabel. Celle-ci s’étale sur 6 mois, de mars à septembre.

J’ai donc commencé ma formation en mars 2016, non pas par passion car je ne connaissais pas ce monde si étrange et complexe, mais par curiosité et envie depuis ma tendre enfance ! Déjà, petite, les abeilles me fascinaient sur les lavandes…

Au même moment, Julien entend parlé de Ardèche Par Nature à la cave de Valvignères.

Lors d’une réunion d’informations, il comprend le but, les objectifs et les moyens pour les atteindre, notamment la présence de ruches aux abords des parcelles ! Tout naturellement, il a choisi cette option !

Un peu au pied du mur, je ne pouvais plus reculer, il fallait des ruches…

EN 2016, j’ai acheté une ruche, un essaim, le matériel dont on a besoin, puis j’ai récupéré des essaims naturels (ou sauvages), dans les vignes et chez des voisins….

En 2017, année difficile pour les apiculteurs – et d’autant plus pour les amateurs… – j’ai subi beaucoup d’essaimages! (Lorsque la ruche se divise en deux, pour laisser partir l’ancienne reine avec sa population, et ainsi laisser place à la nouvelle reine) Mais qui dit essaimages, dit perte de population et croix sur une éventuelle récolte !

Par contre, grâce aux essaimages, j’ai pu récupérer de nouveaux essaims !

Autre coup dur cette année là, une de mes plus belles ruches a subi une mortalité. Je n’ai jamais su à quoi cela était dû… Insecticides ou autres… point d’interrogation ! J’ai alerté l’Union des Vignerons Ardéchois et 2000 Vins d’Ardèche avec photos à l’appui, et demandé à ce que soit envoyée aux viticulteurs une fiche technique et des recommandations sur Vignes et Abeilles.

En 2018, année de la récolte, enfin !! 7 ruches en tout, dont 5 en production.

Une année propices, des méthodes acquises…, tout était enfin de mon côté !

Fin juillet, nous avons procédé à la récolte (Julien me donne un coup de main de temps en temps, car l’apiculture est un métier avec des charges lourdes !!)

Après 1 semaine dans le maturateur, c’est la mise en pots !

75,78 kg pour une première vraie récolte, me voilà enchantée !! Enfin récompensée de ces 3 années de labeurs et patience…

 

Mais surtout … Rien n’aurait pu voir le jour sans la patience, le travail, le courage, la robustesse et l’agilité extrême de mes « filles », les abeilles !!
En partenariat avec moi-même, mais si peu finalement… J’ai beaucoup de respect pour ces beautés de la nature !

Mais après cette magnifique récolte, octobre est le mois des frelons asiatiques ! C’est la première année que l’on en voit autant sur le territoire. J’ai du mettre des protections à chaque entrée de ruche, on appelle ça des muselières. L’apiculture n’est vraiment pas simple et c’est tellement triste de voir ses abeilles partir dans les mandibules des frelons…

En conclusion, je peux dire que posséder des ruches dans notre village de Valvignères est une bonne chose. En plus d’avoir un terroir à produire du bon vin, nous faisons du bon miel ! Les abeilles s’y sentent bien et nous le rendent énormément ! Bien sûr, nous ne sommes pas à l’abris d’une erreur qui peut avoir de conséquences dramatiques sur un rucher, mais, il m’est important de croire en la bonté humaine, le bon vouloir de chacun, pour que « Abeilles et Vignes » ne soient pas antagonistes !